Publié le 30 Novembre 2007


L'automne, imprimeur de génie, publie chaque année ses nouveaux billets, avec lesquels il achète à l'hiver ses habits de blancheur, ses fourrures de froid...
Riche de couleurs, ses cadeaux sont zibelines blanches pour les ramures des arbres, pendeloques de cristal, broderies fines, étoiles, bijoux...
Riche des cadeaux de l'été, l'automne aime l'hiver...








Publié le 22 Novembre 2007




On mesure actuellement la vitesse apparente du temps qui passe...
Il y a eu moins de changements du 17ème siècle au 20ème siècle que ces 60 dernières années.
Ainsi nos enfants, un doigt sur les touches de leur PC, l'autre main étant occupée par leur microscopique téléphone, sont étonnés par la façon dont ont vécu leurs parents...
Oh ! tonton, tu te moques ! C'était pas comme ça... Papa, c'est vrai ce qu'il raconte, tonton ?
...

La maison, payée par des blessures de guerre, n'avait que trois pièces...
Encore était-ce récent.
Un toit de tuiles rouges, un grenier à combles perdus, un sol de ciment... Encore n'avait-il pas toujours existé : mon oncle l'avait fait de ses mains.
Une suspension au-dessus de la table, que l'on pouvait descendre par une petite chaîne...
Un fourneau, une cheminée dans la pièce principale, qui était la cuisine et la salle à manger.
Les autres pièces étaient sans chauffage.

Le Jules et la cabane

Il n'y avait pas de salle de bain, ni de toilettes !
Pour "faire", on allait au jardin, le jour, dans un petit édifice de bois poussiéreux et couvert de toiles d'araignées...
C'était une aventure, l'hiver, quand il gelait. Une porte qui fermait par un crochet, un vaste bidon enterré, un genre de coffre posé dessus avec un trou rond.
Telles étaient les WC de l'époque à la campagne, chez les gens modestes...
C'était rustique, mais on avait l'habitude. Un rouleau de papier ou un paquet de feuilles, parfois même du journal... (et comme disait tonton, les nouvelles ne méritaient parfois guère mieux que l'usage qui en était fait.)
De temps en temps, Ô odeurs ! on vidait le bidon, la précieuse matière était répandue dans le dernier sillon du jardin...
Je me souviens encore de la grimace de mon oncle, le jour où je ramenai à la maison une belle tête d'artichaut en fleur que j'avais trouvée dans ce sillon...
-- Regarde, tonton, comme c'est beau !
La nuit, c'était le "Jules", ou la "tinette", noms donnés au pot de chambre, qui avait sa place près du lit.
Je le revois encore, en tôle émaillée, avec son bord lippu. Il sentait toujours l'eau de javelle.
Un petit bruit frais et musical accompagnant le petit pipi.
Et le matin :
-- Bourette, (on me surnommait Bourette !) va vider le pot, et ne le renverse pas...
Evocations odorantes, petits plaisirs passés...



Serge

Publié le 17 Novembre 2007


Au sud, le fort de la Hougue, aussi construit en 1694 par Benjamin de Combes, est devenu une base militaire ouverte une fois par an au public lors des journées du patrimoine.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Vaast-la-Hougue


La bataille de la Hougue est la bataille navale décisive pendant la Guerre de Neuf Ans. Elle opposa en 1692 la flotte anglo-hollandaise à la flotte française du vice-amiral de Tourville, au large de la pointe du Cotentin. Elle fut un désastre pour la marine française.

Pour aider son cousin, le catholique Jacques II d'Angleterre, à retrouver son trône, Louis XIV lui propose une flotte et des hommes mis sous l'autorité de Tourville. L'embarquement est prévu en Cotentin avec 20 000 hommes et 44 vaisseaux pour débarquer près de l'Île de Portland.

Après la victoire de Sir Drake sur l'Invincible Armada en 1588, cette nouvelle victoire de la Royal Navy confirma la suprématie navale de l'Angleterre. Elle durera jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_la_Hougue





Le fort de la Hougue, par un mois de novembre, entre nuages et soleil.





Publié le 12 Novembre 2007


Cette jolie feuille appartient à un érable, de moins de deux mètres, planté dans notre petite clairière l'an passé.
Je ne sais plus, de tête, le nom de cet érable...
Mais ces feuilles sont bien jolies.
J'en ai fait dans la deuxième image un vitrail sauvage...

Bon, j'ai retrouvé son nom : Erable champêtre, (Acer campestris).





La feuille morte va bientôt tomber, bousculée par le vent de novembre... Bientôt, elle sera rousse et craquante sous le pied... Puis mouillée, brune et noire...
Terreau fertile d'un printemps nouveau ...



Les feuilles mortes




Simone, allons au bois : les feuilles sont tombées ;
Elles recouvrent la mousse, les pierres et les sentiers.

Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ?

Elles ont des couleurs si douces, des tons si graves,
Elles sont sur la terre de si frêles épaves !

Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ?

Elles ont l'air si dolent à l'heure du crépuscule,
Elles crient si tendrement, quand le vent les bouscule !

Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ?

Quand le pied les écrase, elles pleurent comme des âmes,
Elles font un bruit d'ailes ou de robes de femme :

Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ?

Viens : nous serons un jour de pauvres feuilles mortes.
Viens : déjà la nuit tombe et le vent nous emporte.

Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ?



Remy de GOURMONT






Publié le 6 Novembre 2007


Il n'y a pas que les feuilles des arbres à prendre de belles couleurs d'automne.
De modestes plantes que nous appelons "mauvaises herbes" prennent des teintes étonnantes.
Parfois, on attend avant de nettoyer le jardin pour l'hiver, tant les couleurs des plantes sont belles.







gif


Publié le 5 Novembre 2007


Pas besoin d'aller très loin pour admirer les couleurs de l'automne.
Au jardin, je devrais dire au terrain, car tout n'est pas cultivé, il y a de beaux arbres qui s'en donnent à coeur-joie.
La colline proche prend aussi de belles couleurs, et le hêtre de la voisine orne la haie de ses flammes jaunes et mordorées.

L'herbe est humide sous le pied, des champignons inconnus décorent le gazon trop haut.
Les pommes tombent sur le sol, et font un bruit mat.
Le vent, à chaque ventée, arrache mille feuilles aux arbres.

Des cheminées, sur les toits rouges, sur les toits gris, monte une fumée bleue.



gif






L'Automne qui descend les collines voilées
Fait, sous ses pas profonds, tressaillir notre coeur ;
Et voici que s'afflige avec plus de ferveur
Le tendre désespoir des roses envolées.

Le vol des guêpes d'or qui vibrait sans repos
S'est tu ; le pêne grince à la grille rouillée ;
La tonnelle grelotte et la terre est mouillée,
Et le linge blanc claque, éperdu, dans l'enclos.

Le jardin nu sourit comme une face aimée
Qui vous dit longuement adieu, quand la mort vient ;
Seul, le son d'une enclume ou l'aboiement d'un chien
Monte, mélancolique, à la vitre fermée.



Extrait : Albert Samain



Le poème complet