Ruisseau : suite.
Publié le 27 Mars 2005
Les ruisseaux sont nombreux dans notre pays vert et gras. Je n'ai pas oublié les saules têtards, et leur feuillage argenté, penchés sur l'eau limpide.
Ni les vieux arbres déracinés, dont les surgeons, sortant de l'eau, annoncent la renaissance.
Dans les jonc serrés, les poules d'eau font leur nid.
Les rideaux de peupliers tremblent sous la brise légère, frémissent au moindre vent. Des ronces exubérantes foisonnent dans les haies. Sous la rive creusée se cachent les rats musqués.
Dans ces prés d'un vert sombres, humides jusqu'au cur de l'été, pousse l'iris jaune, et les fleurs si graciles du " Lychnis fleur de coucou ".
Voici le vol tendu de la grande libellule, corsetée de jaune et de noir, et celui plus gracile de la " demoiselle " bijou volant, aux ailes d'azur et d'émeraude, comme en tissu moiré.
Sur la branche, le Martin-Pêcheur est immobile. Comme un éclair, il s'envole, rase l'eau : reflet d'argent, un vairon lui barre le bec.
Au début de l'hiver, sous la lumière rose, les peupliers se dressent comme des arrêtes de poisson, et les boules du gui roulent sur un ciel monotone.