Fenêtre romantique
Publié le 12 Novembre 2005
Une photo ressortie des images de cet été, en Thiérache...
Et de la poésie...

Fenêtre romantique
*****
"Voici l'heure où le pré, les arbres et les fleurs
Dans l'air dolent et doux soupirent leurs odeurs.
Les baies du lierre obscur où l'ombre se recueille
Sentant venir le soir se couchent sur leurs feuilles.
Le feuillage qui boit les vapeurs de l'étang
Lassé des feux du jour s'apaise et se détend" ...
Le coeur innombrable
Anna de Noailles
Ci-dessous, ne n'est pas un poème... mais j'ai toujour considéré que la prose de Colette était poétique... Serge
"Fraîche, agréable matinée d'octobre, une de celles qui consolent d'avoir quitté l'été, tant elles sont douces, d'un bleu de fumée, et immobiles . Le moindre gazon sent le labour ; l'arôme romanesque du lierre traîne au pied du mur et les buis bas fleurent la bière blonde. Sur les plates-bandes, des mésanges courent comme des rats, excités par l'abondance du ver et de l'insecte engourdi. Une biche prisonnière brame tout bas, flaire le vent et appelle la forêt lointaine. Il ne fait pas bon être captif ce matin."
Colette
"En automne, à cette heure où le soir triomphant
Inonde à flots muets la campagne amaigrie,
Rien ne m'amusait plus, lorsque j'étais enfant,
Que d'aller chercher l'âne au fond d'une prairie
Et de le ramener jusqu'à son écurie.
Nous allions ventre à terre, et l'églantier griffant,
Les ajoncs, les genêts, la hutte rabougrie,
Les mètres de cailloux, le chêne qui se fond,
La ruine, le roc, la barrière pourrie
Passaient et s'enfuyaient comme une songerie."
Jenny Vialon
*****
Merci, AR, de me faire découvrir la poésie.
Et de la poésie...

Fenêtre romantique
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"Voici l'heure où le pré, les arbres et les fleurs
Dans l'air dolent et doux soupirent leurs odeurs.
Les baies du lierre obscur où l'ombre se recueille
Sentant venir le soir se couchent sur leurs feuilles.
Le feuillage qui boit les vapeurs de l'étang
Lassé des feux du jour s'apaise et se détend" ...
Le coeur innombrable
Anna de Noailles
Ci-dessous, ne n'est pas un poème... mais j'ai toujour considéré que la prose de Colette était poétique... Serge
"Fraîche, agréable matinée d'octobre, une de celles qui consolent d'avoir quitté l'été, tant elles sont douces, d'un bleu de fumée, et immobiles . Le moindre gazon sent le labour ; l'arôme romanesque du lierre traîne au pied du mur et les buis bas fleurent la bière blonde. Sur les plates-bandes, des mésanges courent comme des rats, excités par l'abondance du ver et de l'insecte engourdi. Une biche prisonnière brame tout bas, flaire le vent et appelle la forêt lointaine. Il ne fait pas bon être captif ce matin."
Colette
"En automne, à cette heure où le soir triomphant
Inonde à flots muets la campagne amaigrie,
Rien ne m'amusait plus, lorsque j'étais enfant,
Que d'aller chercher l'âne au fond d'une prairie
Et de le ramener jusqu'à son écurie.
Nous allions ventre à terre, et l'églantier griffant,
Les ajoncs, les genêts, la hutte rabougrie,
Les mètres de cailloux, le chêne qui se fond,
La ruine, le roc, la barrière pourrie
Passaient et s'enfuyaient comme une songerie."
Jenny Vialon
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Merci, AR, de me faire découvrir la poésie.