Publié le 29 Avril 2005
"Hêtre ou ne pas être", dit le houx à son compagnon.
L'enfant ressent les choses avec intensité.
Penché sur mon cahier, je n'avais pas vu arriver un phénomène incroyable, énorme, prodigieux : le printemps ressemblait de plus en plus à l'été !
Comme le vin met le rouge au visage, la sève de mai donnait à notre peuplier un feuillage tout neuf, un costume de fête.
Le soleil brillait plus souvent, la poussière dans la cour avait remplacé la boue.
Nos vêtements étaient à l'heure estivale.
En avril, ne te découvre pas d'un fil : nous avions abandonné cache-nez et duffle-coat !
En mai, fait ce qu'il te plait : nous avions retrouvé les culottes courtes
Les sandales avaient chassé les chaussures.
Les moineaux se roulaient dans la poussière. Sans raison, les gens se souriaient.
C'était pour l'hirondelle en habit, pour le chien qui vous suivait comme une ombre, pour le vent léger qui dansait dans les cheveux
Enfance ivre du bonheur de l'été.