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Publié le 25 Avril 2008





 

J'aime les auteurs qui jouent avec le langage.
Je me régale quand les donneurs de leçons de français sont outrés !
J'aime le beau langage fleuri.
Ainsi, Frédéric Dard...
Son mariage, (dans la bouche de Beru) du verbe accumuler et du verbe amonceler donne le savoureux accumonceler...
Je l'emploie fréquemment, et je souris quand on me reprend : "ce verbe n'existe pas !"...
C'est pourtant plein de nuances.
Accumuler, c'est avoir en grande quantité, mais avoir petit à petit...
On peut accumuler, et cela peut être bien rangé.
Amonceler, c'est un peu la même chose, mais il y a la notion de "monceau", de monticule, cela évoque un tas...
Il y a juste la place pour accumonceler entre les deux.
Et avec Hervé Bazin...
Quand le jeune Brasse-Bouillon regarde sa mère, la cruelle Folcoche, (Folle Cochonne) avec un regard d'une fixité, d'une intensité terrible !
D'une intensité aussi dur que le regard d'un pistolet... (Il appelle cela "la pistolétade")...
Et il dit, (je cite de mémoire):
"je te pistolette à mort, Folcoche"...

Juste deux exemples...
Mais si vous voulez partager votre "langage fleuri" dans les commentaires, bienvenue !

 

 

Publié le 19 Mars 2008


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Hormis les cousines, les vacances d'été étaient dépourvue de filles. Et même en ville, nous étions des garçons sans beaucoup de copains, des enfants qui sortaient peu.
Nous avions bien des copains d'école, des copains de cité, (la vieille cité campagnarde, avec ses lavoirs, posée au bord des bois)... mais personne ne venait jouer avec nous à la maison.
Et les filles, nous n'en connaissions pas.

Cet été là, il y avait de nouveaux voisins, dans la grande maison du village Piel, le hameau des vacances...
Un couple, avec une fille.
On l'avait vue. Mignonne, le polo bleu, le petit short blanc... les cheveux courts...
Dans le bout du chemin qui s'élargissait, devant les grilles des maisons du hameau, elle faisait sauter un ballon, solitaire...
Nous passâmes une fois devant elle, sans lui parler, mais en la regardant discrètement...
Nous partions pour nos jeux sauvages, de garçons mi de la ville, mi de la campagne.
On en parla à la maison de l'oncle, le midi.
Des "parisiens", et leur fille.
Une copine pour jouer ?
Les parents, l'oncle et la tante pensaient que peut-être nos jeux ne lui conviendraient pas...
Elle ne devait pas courir les champs et les fossés ! Ni se salir, ni grimper aux arbres...
Le lendemain, elle jouait toujours au ballon. Il lui échappa !
(dans ces cas là, les ballons échappent toujours aux filles)...
Il était arrivé dans nos pieds. Difficile de l'ignorer. Malgré notre grande timidité, le ballon fut renvoyé,
et salué d'un :
"Merci, je ne sais pas pourquoi, mais il y a une "attire" dans le fossé ?
Nous nous regardâmes...
"Une quoi ?"
--Une attire, un aimant, le ballon y est toujours attiré !
Elle parlait un étrange langage. Nous en déduisîmes que c'était du "parisien"... et qu'elle parlait « bizarre. »
On échangea des mots...
--Tu t'appelles comment ?
--d'où venez-vous ?
--Qu'est-ce que vous faites ?
La glace était rompue.
On se promena le long des chemins, devisant gentiment. Elle découvrait les noms des fleurs, des bêtes. Le Caille-Lait, ou Gaillet, qui envahit les fossés, la Grande Patience, le Brome mou, l'Ivraie, toutes les herbes qui font la richesse du foin.
J'ai oublié son prénom... Je l'appellerai Claude, (car je lisais le Club des cinq) et je la trouvais jolie...
On se voyait de temps en temps, peu, car elle sortait avec ses parents...
Nous, nous quittions rarement le village Piel.
Les parents disaient encore que nos jeux n'étaient peut-être pas des jeux de fille, surtout de petite parisienne.
Mais parfois, les filles aiment le changement.
Une radieuse journée de juillet, nous décidâmes de l'emmener à la chasse aux papillons...
Chasse pas dangereuse, du moins pour le chasseur.
C'était le bon temps ou les pesticides n'avaient pas ravagé la nature. Les papillons pullulaient, et surtout les blancs, les Piérides...
Claude nous suivait, jolie... les grandes herbes du fossé lui allaient bien, elle cueillait des fleurs, les abandonnait, elle tressaillait lorsqu'une "bête" courait dans les herbes...
Nous allions vers un champ d'herbe haute, connu de nous, au-dessus d'un petit bois.
Là des dizaines de papillons volaient d'une fleur à l'autre, se suivaient par deux...
Les Piérides, les Azurés d'un bleu céleste, les Vanesses somptueuses...
"Voilà, dis-je en étendant le bras d'un air de propriétaire, voilà le champ aux papillons"...
Quelles courses folles ! Nous n'avions que des branchages feuillus pour attraper les papillons...

Mais une petite musique  chantait dans mon cœur, car plus que les papillons, Claude était jolie, ses jambes dansaient dans les herbes, les marguerites, les coquelicots...
Ses cheveux s'ornaient d'herbes, de fleurs arrachées.
C'était une Sylve sauvage, au bord des bois ou devaient sommeiller les satyres des contes.
Je rêvais d'une nymphe allongée dans les herbes, comme tombée, couronnée de fleurs, endormie, que je caressais du regard...

 



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Publié le 9 Mars 2008


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Avant les grandes vacances commençait l’agitation, les préparatifs… L’école était finie, nous allions partir bientôt. Juin posait des nappes de soleil sur les champs, des franges de lumière sur les frondaisons.
Dans nos têtes déjà voyageait l’image de la petite maison au toit rouge, derrière ses lauriers palmes bourdonnants d’abeilles. La maison de l’oncle, la maison des vacances.

Mon frère et moi préparions nos bagages, ceux destinés à nos loisirs… Car ce n’était pas toujours les vadrouilles aventureuses,  gourmandes de baignades et de bêtises… Nous avions la passion des bêtes et des plantes.
J’avais reçu en cadeau, à ma demande, un petit microscope. Il était de métal noir, granité, pourvu d’un seul oculaire, d’un seul objectif. Une petite trousse l’accompagnait, garnie de  pointes lancéolées, d’aiguilles montées, de scalpels, de pinces brucelles…
Un petit coffret de bois contenait des fioles  étiquetées de nom bizarres… Ces noms étaient magiques, et ils sont restés comme des formules attachées à mon enfance. Le bitume de Judée, le chloral-lactophénol de Amman, la glycérine, le baume du Canada, l’essence de Giroffle,  les « réactifs » divers…
Quels beaux noms, évocateurs, invitant au rêve.
Il y avait aussi les pipettes de verre, les « agitateurs », les tubes à essai.
Nous rêvions d’un microtome Ranvier…

Le livre de ce passe-temps était un petit livre souple, nommé « Ce qu’on peut voir avec un petit microscope ».
Il faisait rêver… Tout semblait facile à le lire…

La campagne immense reposait sous nos yeux,
Les insectes volaient, butinaient, le vent agitait les grandes herbes, les mares grouillaient de vie…
Cette jungle miniature était notre pays secret… Les pollens étaient des formes étranges, géométriques, les poils des plantes, ceux de l’ortie, portaient des vésicules remplis d’acide ! L’aile de la mouche montrait des fleuves d’un sang presque incolore, qu’une vie étrange animait… Les algues et les mousses, essorées sur une lame de verre glissée sous le microscope, découvraient des monstres invisibles à l’œil nu, des diatomées, des foraminifères, des infusoires, des rotifères.



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La chasse, la récolte de ces matières était un jeu. Près des ruisseaux, dans les mares croupies, dans les mousse, nous ramassions des échantillons. Cela n’allait pas sans mouiller nos chaussettes, sans salir nos shorts…
Dans la cours, devant la maison, au soleil, le petit microscope régnait, entouré des ses fioles, de ses moissons… On posait une goutte de liquide sur la « lame porte-objet », et on découvrait le monde merveilleux de l’infiniment petit. Des infusoires se déplaçaient rapidement grâce à leurs bords cillés… Ou des diatomées apparaissaient , visibles comme de petites boites ornées de dessins compliqués… Géométrie magique, études libres et consenties… plaisirs d’été.
Les parents grognaient parfois, quand ils trouvaient dans un verre une poignée de foin mise à macérer. Il ne fallait pas y toucher… Un voile léger allait bientôt flotter sur l’eau, (tandis qu’une odeur de décomposition se répandrait aux alentours), voile que nous examinerions avec passion, car il serait riche de vies minuscules.

Ainsi allait la science et nos plaisirs…
Les heures passaient, trop courtes, et il fallait ranger le microscope, les accessoires, jeter les échantillons, nous laver les mains…





Publié le 23 Janvier 2008


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Les jeux d'eau - Souvenir d'enfance

Petite explication technique.

Cette image est un montage... Nous n'avons pas de telles images dans nos archives...
Plusieurs images modifiées, un paysage de bord de rivière, nos propres têtes, vers 12 - 13 ans.

Mise à l'échelle des divers éléments, colorisation de nos visages, qui étaient en N&B. Mixage des divers calques, et application d'un filtre graphique. Ce n'est pas parfait... mais si la photo avait existé, elle aurait ressemblé un peu à cela...




Avant même le début des vacances, nous y pensions.
Nous irions une fois de plus dans notre paradis, notre territoire de jeu, tout autour de la maison du village Piel.
Nous nous préparions.
Notre territoire, c'était quatre ou cinq kilomètres de chemins, de bois, de champs.
Nous connaissions chaque sentier, chaque fossé, chaque coteau, chaque ruisseau.
...........

La maison était immuable, derrière ses lauriers palmes, son rosier rouge...
Le jour attendu arrivait toujours.
Les parents, l'oncle et la tante étaient occupés, et l'on aurait pas besoin de nous pour ces petits services que l'on rend souvent aux grandes personnes à la campagne,  (l'herbe aux lapins, la course chez le voisin, le cresson du ruisseau à cueillir...)
C'était le moment d'annoncer à ma mère que nous voulions faire "un grand tour", qui prendrait l'après-midi. Car nous voulions aller à la rivière, pas la petite qui coulait derrière le jardin de l'oncle, mais plus loin... en bas d'un coteau, dans un sous bois... ou sinuait un petit cours d'eau qui s'appelait l'Oiselière...
On nous recommandait de ne pas faire de bêtises, de ne pas nous salir. Or  notre jeu, notre projet, notre plus cher désir était de patouiller, de nous mouiller, de ne pas être sages.
Nous avions bien préparé notre coup... Nous enfouissions dans nos poches quelques objets, un couteau, de la ficelle, un sac plastique, que nous avions dissimulé dans le fossé du chemin.
L'aventure commençait quand nous quittions les lieux communs que nous parcourions tous les jours.
Nous marchions d'un bon pas, bâton à la main, sur la route qui montait. On riait. Du bâton, nous fauchions les rumex, les panais, les marguerites...
La route laissait place au chemin...  A gauche, hors de vue, une ferme : nous passions en silence...
Puis le coteau apparaissait,  en bas le ruisseau, et en face, sur l'autre versant, les grands cerisiers qui étaient des bouquets blancs au printemps... Encore quelques centaine de mètres à droite, et nous descendions le coteau, et entrions dans le bois...
En bas, sur un fond plat, au milieu de grands baliveaux et de petits arbres coulait notre rivière.
Nous y étions...
On explorait, cherchant le bon coin : des graviers fins, un sable limoneux, argileux, un évasement, c'était parfait !
Nous sortions de notre poche le sac plastique ! Il contenant deux slips "empruntés" dans l'armoire maternelle... Car comment ne pas se salir ? Comment ramener blanc les sous-vêtements maculés de vase et de boue... En ce temps là, il n'y avait pas de linge de couleur.
L'un et l'autre, nous ôtions chemisette  et short que nous posions dans l'herbe. Puis nous changions de slip...
Blanc, frileux comme de jeunes citadins, nous foulions pieds nus la vase et les gravillons...
Des jeux que l'on nous aurait interdits, bien sur : "Vous allez prendre le mal de la mort", "vos pauvres vêtements...", "vous mettre presque nus, ainsi, dehors". Paroles de parents, indignation d'adultes, mentalités paysannes...
Il fallait se cacher. Le bois nous y aidait. Le plaisir était vif, nous étions "sauvages" presque nus comme des indiens, vêtus de peu, comme Robinson...
Le soleil jouait sur notre peau mouillée, nous étions la nature, et un peu de sa sauvagerie. La vigueur des plantes d'eau était en nous, les saules, les bouleaux étaient des amis. L'eau paraissait d'abord froide, puis bonne.
Sur les bords, il y avait des iris jaunes, de la menthe, des plantes inconnues...
--Il y a peut-être des bêtes !
Mais ces mots, c'était pour le plaisir, pour les glissements inconnus entre les orteils. On tournait les pieds sur place, pour les voir disparaître sous le sable... Une longue fusée d'argile s'allongeait dans le courant. Nous attendions que l'eau soit redevenue limpide...
Puis on s'aspergeait, on s'allongeait dans le courant. On essayait de mettre des mottes de terre et d'herbe pour faire un petit barrage, aussitôt emporté pas le courant...
Nous luttions pour rire, nous renversant dans la vase, nous faisant des farces. Un bruit, un glissement, l'un de nous dressait le bras, inquiet : nous faisions silence.
Allions nous être surpris ainsi par les barbares, les étrangers ?
Mais ce n'était qu'un bruit de la nature, un de ses bruits dont on ne sait jamais d'où ils viennent.
Assis dans le courant, adossés à la rive, silencieusement, nous nous versions de la vase sur les jambes, le torse... Deux enfants sauvages, dont la peau n'était plus blanche... deux enfants sauvages  des prés et des bois.
Ils n'étaient plus blancs, les slips... mais peu importait, on les rincerait, et on les mettrait dans le sac plastique...
Revêtus des deux autres  qui attendaient au sec, nos frasques passeraient inaperçues...
C'était sans compter sur la boue qui avait éclaboussé les shorts, sur l'humidité qui sortait du sac percé...
Mais nous n'entendions jamais parler de rien...




Publié le 17 Décembre 2007

 

Devant la porte de la grange voisine, le petit château de neige.
Ma tante Marie, et mon frère Guy-Noël.
La couronne a été rajoutée...



J'ai retrouvé une vieille diapositive, datant de presque 40 ans...
Un vrai souvenir de neige...
Mais trop dégradée pour être exploitable.
C'est pourquoi je l'ai traitée dans Photoshop.


Quand nous quittions la ville pour passer Noël à Saint-Planchers, dans la petite maison de notre oncle, nous espérions la neige...
Nous rêvions d'un Noël blanc.
Je crois qu'il y en eut pas souvent.
Cette année là, il avait neigé avant Noël, et nous étions heureux...
Le matin, les bottes chaussées sur de grosses chaussettes, le duffle-coat sur le dos, l'écharpe autour du cou et les gants enfilés, nous sortions découvrir la féerie...
Vierge, la neige était si merveilleuse. L'orme portait de délicates volutes blanches qui tombaient au moindre choc...
Pas un pas sur le chemin... Les premiers, mon frère et moi, nous laissions nos traces. Nous regardions la marque en creux sous la semelle, luisante, lisse comme un savon...
Les petites baies rouges survivantes de l'automne semblaient des décorations de Noël.
Les oiseaux paraissaient légers, silencieux, étonnés...
La découverte passée, c'était le jeu, mou, presque calme : nous n'étions pas très "boule de neige".
Cette année-là, c'est un petit château que nous décidâmes de construire, devant la porte de la grange voisine.
C'était toujours pareil, le froid, les gants mouillés, l'onglée, et les parents qui souriaient et se moquaient.
Le feu de la cheminée, la proximité du fourneau, ce n'était pas si mal que cela, finalement !



Publié le 5 Décembre 2007

 

 

La maison - Village Piel
Dessin Serge - Traitement photoshop

 

 

 

La nuit était noire, car en ce temps là, nulle lumière ne polluait la nuit…
Seulement selon la saison, les étoiles ou la lune.
Notre « chambre », modeste pièce nue, aux murs de ciment, pas encore tapissée, pourvue d’une petite fenêtre donnant sur le jardin, était froide.
Blottis dans le lit, (on avait réchauffé les draps avec deux briques enroulées dans des journaux) mon frère et moi n’avions que la tête qui dépassait, sous les couvertures et l’édredon de plume.
Les parents, l’oncle et la tante parlaient dans la pièce principale, sous la suspension.
Nous les écoutions parfois, et regardions le filet de lumière sous la porte.
Il y avait souvent du chahut sous les draps, et les parents, quand nous faisions trop de bruit, nous lançaient :
« voulez-vous bien dormir ! »

Le matin, la pièce avait perdu le peu de chaleur accumulé le soir. Mais sous l’édredon, il faisait bon !
Nous étions toujours pressés de nous lever, au grand regret de nos parents qui savouraient le repos dans leur lit.
Mais c’était dur, de sauter sur la carpette, les pieds recroquevillés, et d’enfiler le pantalon glacé, la chemise froide…
Nous sortions en douce, passant devant le canapé déplié, dans lequel dormaient les parents… Ils ne nous voyaient pas… ou faisaient semblant.
Nous ouvrions la porte en silence, donnions une caresse au chien qui dormait devant sa niche, poussions la barrière, et découvrions le chemin aux flaques gelées, aux herbes givrées…
Nous allions jusqu’à notre ami l’orme, au bout du chemin, regardions les champs froids, tapions du pied sur le sol pour nous réchauffer… hésitions, et selon notre courage, continuions notre promenade, ou rentrions penauds nous mettre au « chaud » dans la maison.

 

 

Il fallait alors patienter longuement, attendre que la tante se lève, ranime le feu, chauffe le café, pose les grands bols sur la table, coupe les  tartines dans le pain de six livres…

 

Serge

 

Publié le 22 Novembre 2007




On mesure actuellement la vitesse apparente du temps qui passe...
Il y a eu moins de changements du 17ème siècle au 20ème siècle que ces 60 dernières années.
Ainsi nos enfants, un doigt sur les touches de leur PC, l'autre main étant occupée par leur microscopique téléphone, sont étonnés par la façon dont ont vécu leurs parents...
Oh ! tonton, tu te moques ! C'était pas comme ça... Papa, c'est vrai ce qu'il raconte, tonton ?
...

La maison, payée par des blessures de guerre, n'avait que trois pièces...
Encore était-ce récent.
Un toit de tuiles rouges, un grenier à combles perdus, un sol de ciment... Encore n'avait-il pas toujours existé : mon oncle l'avait fait de ses mains.
Une suspension au-dessus de la table, que l'on pouvait descendre par une petite chaîne...
Un fourneau, une cheminée dans la pièce principale, qui était la cuisine et la salle à manger.
Les autres pièces étaient sans chauffage.

Le Jules et la cabane

Il n'y avait pas de salle de bain, ni de toilettes !
Pour "faire", on allait au jardin, le jour, dans un petit édifice de bois poussiéreux et couvert de toiles d'araignées...
C'était une aventure, l'hiver, quand il gelait. Une porte qui fermait par un crochet, un vaste bidon enterré, un genre de coffre posé dessus avec un trou rond.
Telles étaient les WC de l'époque à la campagne, chez les gens modestes...
C'était rustique, mais on avait l'habitude. Un rouleau de papier ou un paquet de feuilles, parfois même du journal... (et comme disait tonton, les nouvelles ne méritaient parfois guère mieux que l'usage qui en était fait.)
De temps en temps, Ô odeurs ! on vidait le bidon, la précieuse matière était répandue dans le dernier sillon du jardin...
Je me souviens encore de la grimace de mon oncle, le jour où je ramenai à la maison une belle tête d'artichaut en fleur que j'avais trouvée dans ce sillon...
-- Regarde, tonton, comme c'est beau !
La nuit, c'était le "Jules", ou la "tinette", noms donnés au pot de chambre, qui avait sa place près du lit.
Je le revois encore, en tôle émaillée, avec son bord lippu. Il sentait toujours l'eau de javelle.
Un petit bruit frais et musical accompagnant le petit pipi.
Et le matin :
-- Bourette, (on me surnommait Bourette !) va vider le pot, et ne le renverse pas...
Evocations odorantes, petits plaisirs passés...



Serge

Publié le 15 Octobre 2007


L'automne, ce "maronnier" des écoles, des journalistes...

C'est pourtant chaque année, aussi fort, le plaisir d'une saison partagée de couleurs flamboyantes, et de gris, et de brumes...
Saison des yeux et du coeur...







Pour copier ce poème plus facilement, c'est ici :

http://poesie.webnet.fr/poemes/France/banville/20.html





Publié le 29 Septembre 2007

 

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Alphonse Daudet




Alphonse Daudet, né à Nîmes le 13 mai 1840 et mort à Paris le 16 décembre 1897, est un romancier et conteur français. Il est inhumé au Cimetière du Père-Lachaise.
Il effectue ses études à Lyon.
À Paris, il occupait le poste de secrétaire auprès du duc de Morny, personnage influent du Second Empire, quand celui-ci mourut subitement en 1865 : cet événement fut le tournant décisif de la carrière d'Alphonse.
Après cet événement, Daudet se consacra à l'écriture, non seulement comme chroniqueur au journal Le Figaro mais aussi comme romancier. Puis, après avoir fait un voyage en Provence, De nombreux textes sont attribués à Alphonse Daudet alors qu'il n'en est pas l'auteur ou qu'il les a écrits en collaboration avec d'autres. Exemples : Les premières Lettres de mon moulin publiées étaient signées de leurs deux auteurs : Paul Arène et Alphonse Daudet. Le Curé de Cucugnan, comme Daudet l'écrit lui-même dans le texte, est une simple traduction un peu abrégée d'une histoire écrite par Roumanille en provençal. Roumanille s'était lui-même inspiré d'un autre auteur, Blanchot de Brennas. Moulin à vent Alphonse Daudet (Alpilles)
Certains des récits de ce recueil sont restés parmi les histoires les plus populaires de notre littérature, comme la Chèvre de monsieur Seguin, Les Trois Messes basses ou L'Élixir du révérend père Gaucher. Le premier vrai roman d'Alphonse Daudet fut Le Petit Chose écrit en 1868. Il s'agit du roman autobiographique d'Alphonse dans la mesure où il évoque son passé de maître d'étude au collège d'Alès (dans le Gard, au nord de Nîmes). C'est en 1874 qu'Alphonse décida d'écrire des romans de mœurs comme : Fromont jeune et Risler aîné mais aussi Jack (1876), Le Nabab (1877), les Rois en exil (1879), Numa Roumestan (1881) ou L'Immortel (1883). Pendant ces travaux de romancier et de dramaturge, il n'oublia pas pour autant son travail de conteur : il écrivit en 1872 Tartarin de Tarascon, qui fut son personnage mythique. Les contes du lundi (1873), un recueil de contes sur la guerre franco-prussienne, témoignent aussi de son goût pour ce genre et pour les récits merveilleux.
Alphonse Daudet est le père de Léon et de Lucien Daudet. Il est le frère cadet d'Ernest Daudet.


Biographie abrégée
Source :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alphonse_Daudet




Daudet inconnu. Homme double.


Lorsqu’on dit « Daudet », on pense aux « Lettres de mon moulin », à « Jack », au « Petit chose »…

On ignore souvent le côté tourmenté de l’auteur, sa sexualité débridée.
Il explore très jeune les mystères du corps féminin.
C’est un enfant précocement mûri, d’une grande sensibilité,
A Lyon, il découvre la misère humaine, les « métiers » le monde ouvrier, les durs labeurs… Il s’évade en louant une barque ! L’enfant délicat, singulièrement beau , devient hardi, Il découvre un lieu ou des femmes montrent et livrent leur corps à de jeunes hommes échauffés par le vin. L’une d’elles, Lorraine, s’offre avec lui un plaisir exceptionnel.
Il en fut tant excité qu’il demeura éveillé toute la nuit.
Il devient une « bête à plaisir », et les filles, excitées par ses dons, en font une poupée vivante.

Les années passent, quelques sous en poche, il fréquente les lieux réputés du plaisir parisien.
Daudet recherche le tendron qui fera « l’affaire » du dimanche, un couple de filles pour une « salauderie à trois.

Politiquement, socialement, il change d’avis aussi souvent que de chemises.
Il a de ses révoltes d’adolescent, de la compassion pour le pauvre enfant qui travail 18 heures par jour… mais il est aussi le fils de Vincent Daudet, patron.
Daudet s’apitoie, se moque, brouille les cartes.
C’est la guerre de 70, puis la Commune de Paris.
Daudet est impuissant à choisir son camp, ou ne veut pas prendre parti…
Pour ou contre :
« …vous ne saviez pas combien le faubourg devenait plus noir, le pain plus amer, l’outil plus lourd, ni ce que vous laissiez là de haine et de colère… »
La Commune :
« Un bal burlesque d’orangs-outangs atteints de satyriasis ».
Les grands événements qui dominent l’époque, et tissent l’histoire, Daudet, faute de sensibilité politique, ne s’y intéresse guère : ils sont trop pauvres en pittoresque.

Daudet n’hésite pas a publier uniquement pour le profit.
Son Jack sortant d’abord en feuilleton, il tire à la ligne, allonge le texte.
Il publie une suite à Tartarin uniquement pour l’argent.

En 1861, Daudet habite avec Marie Rieu, qui occupe dans sa vie une place qui l’étonne. Serait-ce une liaison qui dure ?
Mais en 1867, Daudet épouse Julia Allard, riche héritière, malgré son goût pour la vie de bohème. Marie ne le perd pas sans se défendre, menacer… et c’est pour lui un soulagement lorsqu’il apprend sa mort. Mais c’est aussi avec la mort de Marie qu’il porte en terre l’insouciance de sa jeunesse. Etrange Daudet toujours partagé !

Toutes les débauche de sa jeunesse, Daudet devait les payer un jour…
Lorsqu’il parle de « La doulou », la douleur, c’est de la maladie, des maladies qui le rongent qu’il parle…
Tuberculose, Syphilis, ce sont les maux de l’époque.
Jules de Goncourt, Balzac, Flaubert, Maupassant n’y échappent pas.
Ce sont pour les uns ou les autres l’apoplexie, la paralysie, la folie, les crises cardiaques.
Mais rien n’y fait, Daudet ne peut se passer de Vénus…
Son corps ne lui répond plus, il se soigne par la prise de drogues puissantes.
Lorsque la « doulou » desserre son étau, il écrit.

J’ai donné une place importante à ce Daudet inconnu, car il tranche singulièrement avec le ton de ses grands écrits, et l’idée que l’on se fait de l’auteur.
Comme on est loin des lettres de mon moulin, histoires gaies, joyeuses, champêtres, dramatiques, aussi, mais jamais aussi sombres que sa vie.
On imagine Daudet comme un auteur ensoleillé, un auteur lisible par tous.
Si « Le petit chose », « Jack », sont des romans plus sociaux, peignent des vies parfois tristes, dures, et la société de l’époque, on y plonge rarement dans des bas-fonds aussi sordides que ne l’était la réalité de l’époque, ou les débauches de l’auteur. Des œuvres qui ont le ton de celles d’un Dickens.
Ses romans sont presque tous inspirés de personnes ayant existé, il les a utilisées, romancées, ou bien encore ses romans sont autobiographiques, et s’inspirent de son passé.
La réalité sombre, basse, triviale de certains récits est atténuée par l’auteur, ou par l’éditeur, qui ne souhaitait pas se couper d’un large public, ou par son épouse Julia qui prit l’habitude de lire ses manuscrits, et d’y apporter des correction qu’il approuvait.


Citations : Alphonse Daudet, bohème et bourgeois, par Wanda Bannour
Ed. Perrin









Illustrations : Wikimédia
http://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Alphonse_Daudet?uselang=fr





Le petit chose, roman autobiographique.


« A quinze ans, vingt ans tout au plus, on est achevé d’imprimer. Le reste n’est que tirages de la première impression ».

A. Daudet.

Peut-on mieux dire que les impressions de l’enfance marquent la vie pour toujours.

Le petit Chose s’inspire beaucoup de la vie de l’auteur.
Le petit chose, Daniel Eyssette, c’est le jeune Daudet.
Il le dit lui-même, « Le petit chose n’est en somme qu’un écho de mon enfance et de ma jeunesse ».
Le petit chose quitte la Provence pour Lyon… A seize ans, (il se rajeunit d’un an), il devient pion dans le collège de sarlande, (Alès).
L’établissement est austère. La discipline strict, et le redoutable M. Viot, et son célèbre trousseau de clés, (frinc, frinc, frinc !) est la bête noir du petit chose. (Le vrai M. Viot, s’appelait Piot).
Le petit chose, c’est une évidence, est petit, insignifiant ! Ses collègues se moquent de lui.
Il débute avec l’étude des petits. Il aime bien ces pauvres moineaux égarés dans ce triste bâtiment. Mais il doit bientôt surveiller les moyens. Sa vie devient un enfer. Seul rayon de lumière, son amour naissant pour « Les Yeux Noirs », une mystérieuse jeune fille.
Il est trahi par le maître d’arme Roger, qu’il croyait son ami..
Une seule belle figure, dans ce monde noir, l’abbé Germane (l'abbé Cassan), qui est bon pour lui, et l’empêche de quitter la vie.

Le petit Chose quitte le collège.
Il monte à Paris, ou il est recueilli par son frère Jacques, (son frère Ernest) qui devient bientôt, tant il est dévoué, « ma mère Jacques ».
Que va faire le petit chose ? Il est bien tenté par la poésie… Oui, il sera poète !
La vie est bonne, mais dure, le budget étriqué.
Jacques fréquent les Pierrotte, d’anciens amis des Eyssette. Il y emmène le petit chose… Il y a là Camille, la fille des Pierrotte, belle jeune fille qui joue du piano, en qui le petit chose reconnaît… les Yeux Noirs.
Jacques aime Camille. Le petit chose, lui aime les yeux noirs. Jacques renonce à son amour : c’est le petit chose, qui est aimé des Yeux Noirs.
On parle mariage. Mais la poésie n’est pas un métier. Le premier livret du petit chose se vend mal ! Le premier livret du petit chose ne se vend pas !
Et le petit chose trahi les yeux noirs, s’entiche de la belle Irma, ment à « ma mère jacques », parti deux mois dans le sud.
Inconstant et faible petit chose.
Moments sombres de la vie du petit chose, honteux, sans gloire, perdu, qui fait des dettes.
Pauvre Jacques ! Alerté, il quitte son emploi, revient, enlève le petit chose, qui ne reverra pas Irma.
Mais que d’argent à rembourser… Heureusement, le bon Pierrotte est là !
Mais la santé de ma mère jacques est minée par tous ses soucis… ma mère jacques tousse ! ma mère Jacques est malade, ma mère jacques meurt…
Petit chose, victime et bourreau… triste petit chose.
Le petit chose, ce cervelet d’oiseau mouche !
Le petit chose est malade, le petit chose va mourir. Les yeux noirs pleurent.
Les yeux noirs ont pardonné. Le petit chose ne mourra pas…
Adieu poésie !

Pocelaine et cristaux
Ancienne maison Lalouette
EYSSETTE ET PIERROTTE
Succésseurs



Récit autobiographique, poétique, romantique, dramatique.
Un récit bien «dix-neuvième siècle
», ou tantôt l’auteur dit « Je », tantôt parle de lui à la troisième personne.




Daudet, Homo Duplex !

A la fin de sa vie, il confesse à son fils Léon qu’il a ‘a jamais été un ami sur, qu’il a trahi sa femme, ses amis, « je suis un faussaire, j’ai pillé les Félibres ».
Superficiel, tantôt républicain, tantôt monarchiste…
«Homo duplex ! C’est bien facile !». Que d’amertume dans ces mots.
Il n’en reste pas moins un immense écrivain, qui est encore lu, contrairement à ce qu’il pensait.



Ses œuvres principale :

Lettres de mon moulin
L'Arlésienne
Tartarin de Tarascon
Contes du lundi
Fromont Jeune et Risler Aîné
Jack
Le Nabab
Numa Roumestan
Sapho



Lire le petit chose. Texte complet.
(Le livre est tombé dans le domaine public).
http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Petit_Chose

En savoir plus sur Le petit chose à Sarlande:
http://www.nimausensis.com/Nimes/PetitChoseSarlande.htm



Pour en savoir plus sur la vie d'Alphonse daudet, je vous recommande la lecture de cette excelente biographie due à Wanda Bannour.







Lire les lettres de mon moulin :



http://www.gutenberg.org/browse/authors/d#a727
(télécharger le livre (tombé dans le domaine public))




Publié le 26 Septembre 2007


L'idée m'est venue de développer un peu ma catégorie "Livres - Textes".
Mais je ne suis pas certain que cela soit dans "mes cordes"...
Pas de best-seller dans ma bibliothèque, ou alors, c'était il y a longtemps...
Mais j'aimerais vous faire découvrir de vieux auteurs, de vieux livres, (aujourd'hui, tout est démodé si vite !).
Mais je ne saurai peut-être pas !
Je suis un autodidacte...
Pas d'analyses savantes, de critiques élaborées...
Mais peut-être des mots, des citations qui donnent envie ?
On verra bien !
C'est une idée ! l me sera aussi facile de poursuivre, que de renoncer...
Je lis actuellement Daudet...
Connu ? Pas connu ? va savoir...









Publié le 15 Août 2007


C'était un plaisir d'enfance de regarder très loin la mer qui scintille, et ce trait horizontal, qui se courbait parfois, et cachait tant de mondes hors de portée, sinon par le songe.
Je fais toujours ce rêve...
Les grèves immenses nous appartiennent. Le cri des mouettes et des enfants va au-delà de l'horizon... se perd dans les couleurs changeantes...
Guerriers indiens, marins barbus, nous naviguions sur des mers impassibles...
A force de regarder la mer, le soleil devenait noir... la mouette était une âme qui volait pour nous...
Le cordage, le coquillage, l'os de seiche, le verre poli étaient des trésors...
Homme libre... enfant libre...












L'homme et la mer



Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !

 

Charles Baudelaire

 

Publié le 12 Août 2007



Les chaudes journées d'été, la campagne était endormie... Après quelques jours, venait une lassitude, des jours trop longs, un temps immuable.
Il venait à l'esprit des désirs, des envie d'autres lieux, de dépaysement.
L'oncle parlait de la mer, des dunes, de Bréville ou de Donville...
C'étaient des pays de grèves immenses, d'où la mer se retirait comme si jamais elle ne devait revenir.
Le sable était chaud, les oyats piquants.
Nous aimions cela... C'était le droit d'être dévêtu, juste ceints d'un short, d'un slip. C'était déjà l'île déserte, les robinsons, un horizon lointain.
Des broussailles de petits buissons acérés, de pruneliers, de ronces, étaient autant de caches.
On assemblait les pierres pour le feu de bois, le feu sauvage...
Le sable coulait sur la peau, douce...
De petits animaux, les talitres, sautaient sur le sable, les coquillages piquaient les pieds.
Ivres de soleil et de vent, nous sautions de petites dunes qui nous paraissaient immenses...
Au loin, très loin, la mer brillait comme si des colliers de pierres précieuses dansaient au soleil.
Les cris des enfants sortaient de nulle-part.
Les alouettes stridullaient très haut dans un ciel sans fond.
L'enfance vivait son rêve...




Souvenirs inscrits dans le sable et le ciel, fragiles...

Publié le 30 Juillet 2007






Je vous avais déjà parlé  du blog de mon copain Cédric, Les petits cailloux blancs...

http://lespetitscaillouxblancs.over-blog.com/


Je voulais vous faire découvrir un blog naissant, qui va  nous remettre en mémoire les livres épuisés, les auteurs de grand talent oubliés...
Ce qui a finalement plus de mérite que de parler des nouveautés, qui bénéficient souvent d'un matraquage publicitaire, et qui parlent de livres qu'il est  "chic" d'avoir lus...

Mais pas seulement cela ! Cédric a des "coups de gueule", et "des coups d'amour" ! Il nous parle aussi des lieux qu'il aime.
Vous êtes encore peu nombreux à avoir référencé "Les petits cailloux blancs"...
C'est par intérêt, et pour notre goût commun pour cette grande littérature oubliée que je vous reparle de ce blog !

Aujourd'hui en particulier... car l'article du jour concerne un titre de Gilbert Cesbron...
Or, j'ai beaucoup de titres de cet auteur oublié aujourd'hui...
Les innocents de Paris, son premier livre, que la grande Colette avait admiré... (Elle avait complimenté l'auteur)...

La souveraine, Notre prison est un royaume, Avoir été, La tradition Fonquernie, C'est Mozart qu'on assassine, Une abeille contre la vitre, Il est plus tard que tu ne penses...

Si des titres des ouvrages de Cesbron ne sont plus édités, on en trouve tout de même certains en librairie...
Et il nous reste la possibilté de trouver ces livres assez facilement en occasion, sur Internet, chez les bouquinistes, Emmaus, vide-greniers...
(ce qui a aussi l'avantage d'être bon pour notre porte monnaie, car la culture est chère ! )






Publié le 26 Juillet 2007


C'est assez étonnant, (pour moi)  de trouver  un seul jour presque 10 coms, sur mes articles  de souvenirs, ou  j'écris modestement,  et sur quelques photos anciennes, ou traitant du temps passé !

Merci à "Colette" sans adresse émail ni site, qui aime mes modestes articles... sur  "la grande Colette", Phil et Vinca, la photo d'"Anne à l'arrosoir", mon "Epicerie de campagne", l'article "bonbons et jeux", "Le garni", et d'autres...
Cela fait plaisir après plus de deux ans de blog !
Je n'ai pas écrit pour rien !

Un petit bonheur, quand on ne fréquente pas les hauteurs du blog-rank !

Tout cela se trouve dans la catégorie Livres textes :

http://passionsdeserge.over-blog.com/categorie-18922.html




De petits textes simples...


 

La maison était une grange.
Nous vînmes l'habiter, et ce fut une petite maison pleine de bonheur.
Nous arrivions de la ville, c'était l'été, nous étions émerveillés...
Le rosier moussu sur la façade, et la vigne vierge. Le mur gris près de la route ou couraient les lézards. L'allée bordée d'oeillets mignardise blancs, le poirier qui se couvrirait à l'automne de petites poires à cuire.
Le "pommier d'Amérique" dans le champ à côté, qui perdait ses pommes dans notre cours.
Le grenier merveilleux, lieu de mille jeux, de mille aventures...
Nous l'habitâmes quatre ans, quatre années magiques, coupées de saisons neigeuses, d'étés flamboyants.
Tout était grand, beau, mystérieux !
Les chemins nous appartenaient, les fleurs et les fruits, et la route, et l'école.
Epiceries sombres, remplies d'odeurs, église petite, sonore, avec le son incertain de l'harmonium.

La maison vit toujours... Elle est redevenue une grange... une grange inutilisée...

Moi, j'y sais toujours le fourneau, le petit lit dans la salle, l'escalier, le bord de la fenêtre, et les fourmis qui entrent dans la maison manger le sucre.
La vieille propriétaire qui recevait de ma mère, infirmière d'un jour,  "les gouttes es z'yeux"...
Mon frère qui, apprenant à faire du vélo, rasait une plate-bande de Dahlias...
Le chat "Minou" qui sommeillait sur de vieux journaux...
Les roses moussues qui sentaient si bon...
La barrière de tôle qui grinçait, et laissait venir le facteur Léopold...



Publié le 23 Juin 2007


Je me permets aujourd'hui de faire un peu de pub pour un ami, nouveau blogueur , mais lecteur confirmé.
Si je prends ce ton paternel, (Tu feras un blog, mon fils...) c'est que Cédric est un ami, et qu'il parle d'une chose que j'aime : les livres. Et que ce poème est le sujet de son deuxième article.
Et pour une fois, pas des livres qui sortent, qui font l'objet de 20 articles, 20 critiques, mais de textes qu'il ressort des librairies et des bibliothèques, des textes oubliés, qu'il est bon que quelqu'un nous présente et nous donne le goût de lire.
Petite cerise sur le gâteau, Cédric est libraire, et nous donne toutes les références nécessaires pour se procurer les livres dont il parle.

http://lespetitscaillouxblancs.over-blog.com/